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EPIPHANIE: L'évangile de Matthieu (2,1-12):


L'Evangile:

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode Le Grand.
Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent:
"Où est le roi des juifs qui vient de naître? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui."

En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie.
Ils lui répondirent: "A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète: Et toi Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée, car de toi sortira un chef qui sera le berger d'Israël mon peuple."
Alors, Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue; puis, il les envoya à Bethléem, en leur disant: "Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille moi aussi me prosterner devant lui."

Sur ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait.
Elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie.
En entrant dans la maison,ils virent l'enfant avec Marie sa mère; et tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets et offrirent leurs présents: de l'or, de l'encens, de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

"Copyright AELF - Paris - 1980 - Tous droits réservés"


Pistes pour la réflexion:

***Les mages:
Matthieu est le seul évangéliste à nous parler de l'arrivée des mages près de Jésus.
Chez Luc, l'annonce de la naissance de Jésus sera faite à de simples bergers.
Marc et Jean ne parlent pas de la naissance de Jésus.

Dans le texte de Matthieu, les mages sont décrits comme étant des savants (spécialistes des étoiles) et des étrangers (ils viennent d'Orient). On ne connaît pas leur nombre, ni leur nom, ni leur âge, ni leur sexe, ni leur couleur de peau,..., et ils ne sont pas rois! Le chiffre de trois mages a peut-être été retenu parce qu'il y avait trois sortes de présents différents: or, encens, myrrhe. Les noms de Melchior, Gaspard et Balthazar nous viennent du 8ème siècle. Selon les commentaires, les mages représentent les 3 âges de la vie, les 3 continents (Asie, Afrique, Europe), les 3 fils de Noé,...

-->Les mages de Matthieu sont des sages, des savants, des gens importants (la porte des rois leur est ouverte).
Et pourtant... ils n'hésitent pas à s'incliner devant un enfant. Malgré toutes leurs connaissances, ils savent rester humbles.
Pour s'approcher du mystère de Dieu, sans doute faut-il garder un cœur empli d'humilité ("Heureux les pauvres de cœur!")

-->Les mages de Matthieu sont des étrangers, des païens. Ils ne font pas partie du peuple de Dieu.
Dieu n'a semble-t-il, jamais fait Alliance avec eux... On pourrait penser qu'ils n'ont aucune chance d'approcher le Royaume.
Pourtant, ce seront les premiers à adorer Jésus, à entrer dans l'Alliance.
Une clé de leur mystère: ce sont des chercheurs, c'est à dire des personnages qui ont une faim, une soif de découvrir et aussi un vide, un creux à combler... Ils sont toujours en recherche, toujours en marche!
Même si nous sommes enfants de Dieu, n'oublions pas de toujours chercher... ("Heureux ceux qui ont faim et soif...")

-->Les mages de Matthieu n'hésitent pas à tout quitter, à tout abandonner, à se laisser déplacer à la vue d'un signe durable, à la vue d'une étoile qui se lève... (L’étoile symbolise le Don de Dieu, Don qui aide à découvrir l’essentiel).
Pour marcher sur le chemin de Dieu, il faut être prêt à abandonner beaucoup. En quittant certaines habitudes, nous pourrons nous ouvrir plus pleinement au Don gratuit de Dieu.

-->Les mages sont des êtres emplis de confiance et cette confiance les entraîne vers une très grande joie (Mt 2,10), une adoration (Mt 2,11) et une offrande. La confiance, l'adoration, l'offrande pourront rappeler le chemin d'Abraham et celui de tous les marcheurs du Royaume de Dieu. Dieu désire vraiment notre bonheur: Heureux!.....

-->Les mages découvrent Jésus dans une maison et non dans dans une mangeoire comme c'est le cas en saint Luc.


***Les offrandes:
Les offrandes symbolisent la royauté (l'or), la prière qui monte vers Dieu (l'encens), l'Alliance avec Dieu sur la terre comme au "ciel" (la myrrhe est un parfum qui est utilisé pour les cérémonies de mariage ou d'enterrement). Elles nous disent l'appartenance de Jésus: Jésus est avec Dieu; nous pouvons lui faire confiance!


***Hérode:
Est celui qui est attaché à son pouvoir, à sa gloire, à ses richesses. Il est comme englué, étouffé. Comme une terre de pierres, il ne peut accueillir le Don de Dieu.
Hérode pense avoir tout. Il ne cherche rien (sinon conserver ce qu'il possède déjà). Hérode vit dans la peur de perdre: Il ne pourra adorer Jésus.
Hérode n'a confiance en personne. Il se méfie de tous... Il ne pourra connaître la joie du Royaume.


***Pour Matthieu:
Pour Matthieu, Jésus est l'étoile qui interpelle et pour qui il abandonnerait tout; l'étoile qui le guide sur des routes inconnues, inattendues; l'étoile qui le conduit vers l'apaisement (les mages cherchaient; ils trouvent) et le bonheur ("Ils furent remplis d'une très grande joie.").
Pour Matthieu, en Jésus, Dieu se manifeste.


Saint Matthieu aimeraient que nous devenions comme les mages:


Je peux chercher dans ma vie ce que je fais déjà...


Mages et bergers: évangiles de Luc et de Matthieu en parallèle:



Vers le mot Epiphanie:

La fête de la commémoration de l'arrivée des mages près de Jésus a été appelée fête de "l'Epiphanie".
Epiphanie signifie "manifestation". C'est une fête où Dieu se manifeste: Il se dit, Il se livre un peu, Il se fait connaître, Il donne des signes de son existence...

A qui se manifeste-t-il? Par qui?
Pour l'évangéliste Matthieu (le seul à raconter cette histoire), Dieu se manifeste en Jésus à des mages (des savants étrangers, des païens, des chercheurs, des personnes qui scrutent les étoiles, qui ont soif d'infini).
En écrivant ces récits d'enfance, Matthieu n'a pas l'intention de nous livrer un reportage (il n'était pas là le jour de la naissance de Jésus et il écrit près de 80 ans après). Son but n'est pas de nous parler des mages (qui ne sont peut-être que pure légende) mais de nous parler de Jésus; de nous dire qui est Jésus pour lui et ce que sa venue change.
Avec Jésus, La Parole s'ouvre; elle n'est plus réservée à quelques-uns. Elle atteint les étrangers, les païens (mages venus d'Orient) - mais aussi tous ceux qui, affamés d'infini, cherchent, étudient, scrutent... - et les touche profondément.
En Jésus, Dieu se manifeste, se révèle être Père de l'humanité entière.

Aujourd'hui?
N'oublions pas de devenir mages... N'oublions pas de nous lever, de nous mettre en route, de chercher, de scruter... (Mt2,1)
N'oublions pas de demander, d'écouter, d'accueillir, de se laisser remplir, envahir... (Mt2,10)
N'hésitons pas à "entrer dans la Maison", dans l'intimité... (Mt2,11)
N'hésitons pas à remercier, à ouvrir notre cœur, à offrir....



EPIPHANIE: Un vitrail:


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Il y a deux parties dans le vitrail:
-->A gauche: la Nativité: Marie, Joseph, Jésus, l'âne et le bœuf. Cette partie représente 1/3 du vitrail. C'est comme une petite scène de bonheur et d'intimité. Marie a les mains jointes (elle prie, elle contemple, elle remercie). Joseph, lui, tend sa main en signe de bénédiction. On sent la paix et la douceur dans cette partie.
-->A droite: l'adoration des mages: Cette scène représente les 2/3 du vitrail. Marie et Joseph ont changé d'attitudes. Au centre un peu à gauche, Marie et Jésus. Marie enveloppe l'enfant dans ses bras. Il est presque entièrement caché. Marie tourne le dos à ceux qui arrivent. On dirait qu'elle veut protéger Jésus (un peu comme si elle connaissait déjà les mauvaises intentions d'Hérode). Joseph est debout au centre; il fait face aux mages. Il est comme une barrière entre Marie et les mages. Il doit être vigilant. Il est le veilleur, le protecteur.
Les mages sont mis en valeur. Ils sont les plus grands personnages dans la scène ( par rapport à Marie, Jésus et Joseph). Ils sont dans la lumière. Comme si l'artiste avait voulu nous dire que ce sont eux qu'il faut regarder et imiter. Pour être comme eux, il faut chercher, se laisser guider par Dieu, se réjouir, adorer, offrir.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.



EPIPHANIE: Travail autour d'un vitrail: Eglise Fontenay-Le-Comte

(Attention! Les vitraux ou les images ne suivent pas forcément l'Evangile. Ils sont là pour nous dire ce qu'a compris le créateur et quel message il veut nous faire passer.)


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Nous nous intéressons aujourd'hui aux mages.

Dans le bas de ce beau vitrail, quatre miniatures (agrandies ci-dessous).
*La première nous montre les mages dans leur pays. Ils sont couronnés (pour l'artiste, ce sont des rois, des personnes possédant un pouvoir, un royaume) et richement vêtus. Ils n'ont ni le même âge (trois périodes de la vie sont représentées), ni la même couleur de peau. Tous trois regardent en direction de l'étoile; un mage la montre du doigt comme pour attirer l'attention. L'étoile semble les interpeler, les questionner. Pour elle, ils n'hésitent pas à partir pour un long voyage (dont on aperçoit quelques préparatifs: au centre vers le bas, un homme ficelle un colis).
Malgré leur royauté, leur richesse, leur pouvoir, les mages savent qu'ils ne sont pas "arrivés". Ils ne s'installent pas dans leur confort, dans leur pouvoir; ils gardent l' esprit en éveil et savent toujours s'émerveiller; ce sont toujours des chercheurs.
*Deuxième image: nos chercheurs quittent leurs habitudes, leur richesse, leur pouvoir -au risque de tout perdre- et se mettent en route; ils se déplacent, partent vers l'inconnu en se laissant guider par une étoile. Dans leur regard, pas d'inquiétude; plutôt une grande confiance. Ils ont l'air bien décidés...
*Troisième image: les mages font halte près d'Hérode. Dans le ciel, on ne voit plus l'étoile. Comme si les mages avaient pris une mauvaise direction. Devant Hérode, les mages restent debout et couronnés: il est vrai que l'homme en face d'eux n'est pas plus Grand qu'eux. Leurs regards semblent s'être refermés. Ce n'est pas le roi qu'ils cherchent... Le roi Hérode, lui, reste assis comme s'il n'avait pas, lui aussi, à se mettre en route, comme s'il avait tout et n'avait plus rien à recevoir, comme s'il était "arrivé". Dans cette image, deux mondes différents. Le monde de l'homme "arrivé" qui reste assis dans ses habitudes, qui n'a plus rien à trouver et dont la seule pensée est de préserver ce qu'il a acquis (Hérode semble pensif) et le monde de l'homme debout, toujours en marche, toujours en recherche.
*Quatrième image: les mages quittent Hérode et se remettent en route. L'étoile réapparaît; un mage la montre du doigt comme s'il voulait dire:" C'est cette lumière qu'il faut suivre!"

Déjà beaucoup de choses dans ces quatre miniatures: quels que soient notre âge, notre pays d'origine, notre pouvoir, notre richesse, notre savoir (les mages sont des savants), nous avons à nous lever et à nous mettre en route.
(On pourra comparer avec l'évangile de Matthieu 2 où les mages sont des savants, spécialistes des étoiles; ils viennent d'Orient pour adorer le roi des juifs qui vient de naître. Plutôt que de parler de pouvoir, de richesse, de royauté, l'évangile de Matthieu nous parle de connaissance, de savoir. Même si les mages ont atteint un haut degré de connaissance, ils sont toujours en recherche, en "route". Même si les mages sont étrangers, ils sont eux aussi chercheurs de Dieu.)


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Dans le vitrail principal, les mages arrivent.
A "l'arrivée", l'un montre l'exemple (le plus ancien); il se prosterne et offre (on ne sait pas ce qu'il offre). On remarquera que le premier mage n'a plus de couronne. Elle est posée au pied de Marie, comme pour nous indiquer où se trouve La Vraie Royauté, Le Vrai Royaume.
Malgré leur pouvoir (c'est de rois dont il s'agit), leur savoir (les mages sont des savants), leur richesse (ils sont richement vêtus), leur état d'étrangers, de païens (ils viennent d'Orient), les mages savent s'agenouiller et reconnaître dans La Sainteté (auréole de Jésus, Marie et Joseph), La Vraie Grandeur, La Vraie Richesse, l'arrivée (la vocation) de toutes vies.
Ils savent aussi offrir une part d'eux-mêmes, une part de leur trésor, de leur richesse intérieure (la main sur le cœur du second mage, nous dit que l'offrande vient du tréfonds).

Pour nous, aujourd'hui: ce vitrail peut nous aider à réfléchir et à nous mettre en route, à cheminer intérieurement vers La Lumière. Tout ce que nous croyons posséder n'est rien par rapport à La Grandeur divine. Devant elle, on tombe à genoux, on se prosterne, on s'offre...
Dès aujourd'hui, nous pouvons apprendre à nous incliner, à rendre grâce, à remercier pour Le Beau de nos vies...
Dès aujourd'hui, nous pouvons apprendre à offrir un peu de nous-mêmes...



EPIPHANIE: Texte à trous.


Complète avec les mots: en secret. joie. d'inquiétude. se prosternèrent. les précédait. me prosterner. son étoile. mages. le Messie. Marie. Hérode Le Grand. avertissez-moi. offrirent. un autre chemin. au-dessus du lieu. Bethléem. Jérusalem.

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi ....................
Or, voici que des ............ venus d'Orient arrivèrent à .................... et demandèrent:
"Où est le roi des juifs qui vient de naître? Nous avons vu se lever .................. et nous sommes venus nous prosterner devant lui."

En apprenant cela, le roi Hérode fut pris ......................, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître ...................
Ils lui répondirent: "A ..................... en Judée"
Alors, Hérode convoqua les mages .................. pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue; puis, il les envoya à Bethléem, en leur disant: "Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, ........................... pour que j'aille moi aussi.......................... devant lui."

Sur ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever ............................
Elle vint s'arrêter ....................... où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande ................
En entrant dans la maison,ils virent l'enfant avec .................. sa mère; et tombant à genoux, ils ........................... devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets et ....................... leurs présents: de l'or, de l'encens, de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par ........................



EPIPHANIE: Galette, textes, conte, cartes de vœux, images, encens


Autour de la galette:


Le dimanche après le premier janvier, on mange la galette des rois comme le faisaient déjà les romains avant la naissance de Jésus. A l'époque, la galette toute dorée représentait le soleil. On la partageait au moment où les jours avaient terminé de raccourcir; la lumière commençait tout doucement à regagner sur l'obscurité. Une nouvelle "course" du soleil débutait. C'était aussi le moment où le grain stocké depuis les moissons était livré à la consommation (donc moment d'abondance, de rassasiement). On avançait vers des jours meilleurs.

Au 4ème siècle, les chrétiens ont repris cette fête et l'ont faite coïncider avec l'arrivée des mages près de Jésus. En agissant ainsi, ils ont voulu dire qu'avec Jésus, l'attente et la faim sont comblées, la lumière gagne sur l'obscurité, une nouvelle vie toute pleine d'espérance commence.

En hiver, nous avons besoin de lumière, de chaleur, de pain qui rassasie, d'espérance de printemps... Dans les moments sombres de nos vies, les moments de solitude, les moments de doute, de famine, de désert,..., nous avons besoin de guides pour nous redire La Bonne Nouvelle de Dieu, de lumières pour nous indiquer le chemin du Père.
Jésus n'est-il pas Grande Lumière?


Un texte de Jean Debruyn:


Les mages ont vu une étoile qui se levait à l'Orient.
Tous, nous la voyons cette étoile, se lever tous les jours à l'est:
C'est le soleil.
Mais nous avons tellement l'habitude du jour qui se lève chaque jour
Que nous n'y faisons même plus attention.
Et pourtant...
Chaque matin qui se lève est une épiphanie.
Chaque matin, Dieu nous manifeste son Amour
En nous offrant, à notre réveil, le présent d'un jour neuf
Unique au monde.
Chaque jour, une étoile vient de l'Orient pour me le dire.


Un texte de Michel Hubaut:


Chacun de nous, poète ou ingénieur, pauvre ou riche, jeune ou vieux, travailleur manuel ou intellectuel, chef d’État ou concierge, tous nous poursuivons une étoile dans le ciel de notre cœur, de notre conscience ou dans le ciel de nos rêves. Les hommes sont souvent des «Mages» qui, dans la nuit, sont en quête d’une étoile.

Comment s’appelle l’étoile que vous cherchez, l’étoile qui vous permet de vivre, d’espérer encore et malgré tout? S'appelle-t-elle: santé, justice, Paix, Amour, Bonheur, tendresse, Liberté ? Car le plus dramatique dans la vie d’un homme, c’est de ne plus avoir d’étoiles à poursuivre! Alors au fond d’une nuit trop noire, l’homme se meurt de désespoir ou d’ennui.

La foi est l’étoile du croyant. Elle est un don de l’Esprit, une lumière intérieure qui l'aide à regarder «autrement» sa vie quotidienne. La foi est un nouveau regard illuminé par la lumière du Christ vivant qui se lève, peu à peu, sur l’obscurité de notre terre.
La foi est une invitation à apprendre à discerner les «épiphanies» de Dieu, à découvrir ces mille et une petites étoiles qui, de temps en temps, percent la grisaille de notre vie quotidienne.

Il y a quelques temps, je me trouvai assis dans un compartiment du train qui me ramenait sur Paris. Et, comme souvent, chaque voyageur, indifférent à son voisin, feuilletait un magazine ou poursuivait, seul, dans sa tête, ses pensées, ses souvenirs ou ses soucis. Soudain, un enfant aux cheveux blonds tout bouclés, s’est mis à trottiner dans le couloir central, invitant chaque passager, y compris un noir et deux maghrébins, à embrasser son ours en peluche. Alors, brusquement, tout le compartiment s’est comme illuminé! Regards attendris, sourires complices. Un mystérieux courant de tendresse passait! Les langues se sont déliées. La plupart des personnes présentes, jusque là séparées par un mur de silence, se trouvèrent mille choses à échanger.
Miracle d’une «épiphanie»! Celle de l’innocence, de la fragilité d’un enfant! une étoile s’était allumée!

Un peuple, à l’Est ou à l’Ouest, qui se lève pour secouer le joug d’un régime militaire ou totalitaire, retrouver sa liberté et sa dignité… Épiphanie de l’espérance! Une étoile s’allume!
Au sein d’une société axée sur la rentabilité, la course à l’argent, rencontrer un jeune super technocrate, bardé de diplôme, qui largue tout pour se faire moine… Épiphanie de la gratuité d’un appel à l’Absolu, fou et imprévisible. Une étoile s’allume!
Une maman qui veille, jour et nuit, depuis des mois, un de ses enfants, dans le coma… Épiphanie d’un amour inlassable! Une étoile s'allume!
Ce missionnaire qui meurt d’épuisement au milieu de son peuple d’adoption, ce médecin volontaire qui patauge dans la boue des camps de réfugiés au lieu de faire carrière…. Épiphanie du don de soi. Une étoile s’allume!
L’explosion de joie dans la salle de contrôle lorsqu’un nouveau satellite atteint son objectif, le cri du premier de cordée qui plante son fanion au sommet de la montagne, le bonheur de l’handicapé qui remporte une épreuve sportive malgré son infirmité… Épiphanie de la joie de se dépasser, de remporter, ensemble, une victoire qui grandit l’homme! Une étoile s’allume!
L’émerveillement du père penché sur le berceau de son enfant, le plaisir de l’écrivain qui sculpte les mots, du musicien qui apprivoise et harmonise les sons, de l’ébéniste qui cisèle un pied de table… Épiphanie de la joie de créer!
......................
Oui, que d’épiphanie de la Lumière, que d’étoiles chaque jour allumées pour celui qui sait regarder avec les yeux du cœur, les yeux de la foi!

Chrétien, je crois que toutes ces épiphanies du quotidien, toutes ces petites étoiles dans notre nuit, ne sont que des lumières réfractées, les reflets du Soleil Levant, Jésus Christ, lui, le Vainqueur des ténèbres du mal.
Croire, c’est accueillir le Christ-Lumière, épiphanie de l’amour du Père.

L’étoile du croyant est la foi. Étoile qui n’est pas accrochée dans le firmament de notre imaginaire mais au plus profond de notre cœur où l’Esprit murmure: «Si tu savais le don de Dieu!» car, il faut le dire et le répéter, la plus grande détresse pour l’homme d’aujourd’hui est de ne plus avoir dans son cœur ni étoile, ni utopie, ni espérance.
Chrétiens, illuminés par l’étoile de la foi, nous voulons dire non à toute forme de désespérance.
Illuminés par la foi, nous voulons nous mettre en marche, chaque matin, comme les mages, vers l’enfant qui a faim, vers l’immigré, l’étranger, le pauvre, l’exploité, vers notre voisin de palier ou de quartier et y discerner une épiphanie de Dieu.
Illuminés par l’étoile de la foi, nous voulons marcher, comme les mages, vers les terres inconnues de l’avenir et y rencontrer Dieu; illuminés par l’étoile de la foi, notre cœur et notre intelligence discerneront les choix nécessaires pour construire la «civilisation de l’amour».

L’homme qui croit devient lui-même un reflet lumineux, une étoile, une source d’espérance, une épiphanie de la tendresse et de la paix de Dieu.

Michel Hubaut, extraits «Vivre»


Un conte: ( D'après un conte de Joannes Joergensen)


Une vieille légende raconte que lorsque les mages repartirent de Bethléem, lorsqu'ils eurent disparu loin derrière les collines avec leurs dromadaires, un quatrième mage se présenta devant Jésus, Marie et Joseph...
Il venait de bien loin: sa patrie était le pays qui baigne le Golfe Persique. Lorsqu'il avait vu l'étoile se lever, il avait décidé de tout quitter, de tout abandonner et de se laisser guider pas cette nouvelle lumière. Avec lui, il avait emporté son trésor le plus rare: trois perles précieuses aussi grosses que des œufs de pigeon.
En chemin, il s'arrêta dans une hôtellerie et c'est en entrant dans la salle des voyageurs, qu'il aperçut, étendu sur un banc, un vieillard amaigri et tremblant de fièvre . Nul ne savait qui il était mais comme sa bourse était vide, il devait être jeté dehors le lendemain. A sa vue, le mage ne put s'empêcher de prendre une perle à sa ceinture, de la donner à l'aubergiste pour qu'il s'occupe de l'homme et qu'il trouve un médecin qui lui procure des soins...
Le lendemain notre ami repartit. La route suivait une vallée déserte où d'énormes rochers se dressaient épars entre les taillis de térébinthe et de genêts en fleurs d'or. Soudain, le mage entendit un cri: des soldats s'étaient emparés d'une jeune femme et s'apprêtaient à la violenter. Pour la seconde fois, le voyageur mit la main à sa ceinture, prit une nouvelle perle et l'offrit aux soldats en échange de la délivrance de la jeune femme...
Vers midi, notre marcheur aperçut une ville en feu. En s'approchant, il vit un soldat qui s'attaquait à un tout jeune enfant et une mère affolée qui suppliait. Notre homme tira la dernière perle de sa ceinture et la donna au soldat afin qu'il rendit l'enfant à sa mère...
Maintenant, le soir tombait; le calme était revenu et le mage arrivait devant l'étable où Jésus venait de naître. Il poussa lentement la porte, contempla Marie qui berçait doucement l'enfant puis s'approcha et se prosterna humblement en murmurant: "Seigneur, pardonne-moi, je n'ai rien à t'offrir, j'arrive les mains vides..."
Alors, il raconta son histoire...
Quand le mage eut achevé son récit, le silence régna dans la pièce. Pendant un instant, le voyageur resta le front appuyé contre le sol. Puis, il osa lever les yeux... Il reçut alors en plein cœur, le visage rayonnant de Jésus et des yeux qui lui faisaient l'offrande de leur plus merveilleux sourire...


Activités: cartes de vœux:


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(Prévoir papier canson, colle, sable, crayon doré).
Sur un papier canson noir de la taille d'une enveloppe, dessiner une étoile et des traînées lumineuses. Remplir l'étoile et couvrir les traînées de colle (spécial sable). Verser du sable argenté ou coloré ( achat en librairies) sur la colle. Laisser sécher puis ôter le surplus. Retracer les contours de l'étoile au crayon doré. Ecrire le texte.


Images à colorier: JF Kieffer


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Autour de l'encens:


On peut faire brûler un peu d'encens et demander aux enfants tout ce qu'ils remarquent: la fumée blanche qui monte vers le ciel; l'odeur agréable et forte qui atteint chacun au plus profond.
Le blanc dit la pureté; la montée vers le ciel dit l'élan de notre cœur vers Dieu dans la prière, la pensée, l'action... L'odeur qui se propage à toute l'assemblée dit notre union, nos cœurs qui n'en font qu'un, nos prières qui se rejoignent, se mêlent, se marient en un magnifique bouquet, offrande pour Dieu.
L'encens qui brûle dit que nos cœurs se rejoignent tous en Dieu.


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De l'encens à la semaine de l'unité des chrétiens:


En ce mois de janvier, n'oublions pas de parler de la semaine de l'unité des chrétiens. Tous les ans, du 18 au 25 janvier, les chrétiens du monde entier s'unissent et prient d'un même cœur pour la réconciliation des Eglises sœurs.
L'encens, qui nous dit que toutes les prières se rejoignent pour monter vers le même Dieu, peut nous permettre d'aborder cette semaine de prières pour l'unité.

Il est très important d'ouvrir les cœurs des enfants à la dimension œcuménique (dialogue avec les Eglises sœurs: anglicane, orthodoxe, protestante, catholique,...). On peut le faire en priant simplement; en parlant des autres Eglises (voir christianisme, dernier trimestre); et peut-être mieux encore, en participant à une rencontre avec d'autres Eglises organisée par la paroisse ou en visitant un temple, une église orthodoxe ou encore en rencontrant des jeunes protestants, orthodoxes,...


Une petite recette de galette de l'Epiphanie pour partager au caté:


Ingrédients: Deux pâtes feuilletées, 75g de beurre mou, 125g de poudre d'amandes, 100g de sucre, 2 œufs, 1 jaune d'œuf pour dorer, 1 fève.

Recette:
*Préchauffer le four à 210°C (thermostat 7).
*Mélanger dans un saladier: le beurre mou, la poudre d'amandes, le sucre, deux œufs.
*Etaler cette préparation sur une des pâtes qui a été piquée avec une fourchette.
*Placer la fève.
*Refermer la galette avec la seconde pâte qui a été piquée avec une fourchette. Souder les bords.
*Décorer la pâte (rayures fines au couteau. Ne pas percer la pâte!).
*Dorer au jaune d'œuf (dilué dans un peu d'eau). *On peut faire un petit trou central pour que l'air s'échappe( ainsi la pâte ne se déformera pas).
*TH7, 30 à 35 minutes environ.

Pour réaliser la couronne, voir en bricolages: épiphanie.


Pour compléter, voir aussi:


Voir aussi en célébrations, les feuilles dominicales du temps de Noël. Lien:
http://www.idees-cate.com/celebrations/dimanchestempsdenoelB.html

Voir aussi en bricolages. Lien:
http://www.idees-cate.com/bricolages/epiphanie.html


BONNE ANNEE A TOUS ET A TOUTES!